Séminaire 9/2

Chères/chers collègues,

La semaine prochaine nous reprendrons les séminaires. Nous aurons le plaisir d’écouter Dr. Pape Chérif Bertrand Bassène (CELAT, Université Laval, Québec – CERHIO, Université de Bretagne-Sud). Voici son résumé:

Concept opératoire pour rendre compte des institutions précoloniales Tékruro-Soudanaises: Le « mode de production de type sultanat » (circa 800 – 1895) en Sénégambie
L’historiographie relative à la « guerre du nègre » revient très souvent sur la question de la nature des institutions précoloniales africaines. Ainsi, les débats sur les poids respectifs des traites atlantique et transsaharienne selon les tendances défendent l’idée qu’il avait existé en Afrique un système servile que ces différentes « commodités économiques » n’avaient fait que tarauder. Dans le cas de la Sénégambie, c’est dans l’analyse du mode de concession de la terre qu’il est souligné l’existence d’esclaves exploités par une « aristocratie traditionnelle » et ses Tiédos. Or, lesdits Tiédos, "esclaves guerriers de la couronne" dont la culture se confondait avec leur rôle de chasseurs d’esclaves pour la traite atlantique, étaient avant tout des collecteurs d’impôts. La réflexion donc que nous engageons est relative à, la typologie, l’origine, l’organisation institutionnelle et sociopolitique des redevances collectées par ces guerriers.
Par conséquent, cette rencontre sur l’Afrique va nous permettre de dégager les grands traits de la notion de « mode de production de type sultanat ». Nous allons voir comment les dîmes religieuses dans l’organisation fonctionnelle des sociétés Tékruro-soudaniennes, en Sénégambie plus particulièrement et les sanctions liées au non payement de cette fiscalité, ont été associées à un système esclavagiste. En effet, le fait islamique comme ferment de la transformation des sociétés africaines quand il n’est pas minimisé, a donné lieu à plusieurs interprétations parfois antagonistes. En outre, le concept de « mode de production de type sultanat » va nous permettre de revenir sur l’interprétation selon laquelle l’esclavage était solidement et largement ancré dans les institutions précoloniales "mélanafricaines".

Rendez-vous donc mercredi prochain, le 9 février, à 16h dans le local NB7PRE. Vos invités sont également les bienvenus!

Bien à vous,
Birgit