vendredi 29 janvier 2010

Le débat en questions

Chère Birgit,

Merci pour tes réponses à ces questions. J’ai répondu à chacune d’elles AVANT d’avoir lu tes réponses.

- Qui sommes-nous ? Qu’est-ce que l’africanistique signifie pour nous ?

Pour moi, le séminaire proposé à Birgit est une occasion d’assumer le point de point de vue que j’adopte dans mes recherches relatives au continent africain. Le fait de se retrouver entre jeunes chercheurs est une occasion de dialoguer sans peurs et donc en m’enrichissant de sens nouveaux. Pour la signification de la discipline africanistique, j’adopterais la vision binaire – observée au débat de mercredi – qui séparait les tenants d’une vision unitaire de l’Afrique et ceux qui n’en voyait pas. Dans cet ordre d’idée, je serais plutôt partisan d’un refus de considérer le continent comme une unité – de quelle nature ? Cette discipline portée depuis les années 1960 comme fer de lance de certains milieux académiques vit actuellement une crise qui ne nous pousse non pas à refuser l’Afrique comme objet d’étude mais plutôt de le considérer comme source de changement.

- Pourquoi les séminaires ? Pour quelle raison est-ce que vous y assistez ?

J’assiste aux séminaires pour palier à une solitude inhérente et nécessaire du métier de chercheur. De plus, j’y vois une occasion de me tenir au courant des actualités relatives au continent africain en Belgique. L’application « agenda » du site du séminaire est donc pour moi capitale – à court ou long terme.

- Organisation et contenu des séminaires ? Qu’est-ce qu’on veut en retirer ? A quoi est-ce que ça peut nous servir ? Sur le plan individuel et des recherches qu’on fait à présent.

Je trouve que se retrouver toutes les deux semaines est une cadence suffisante. La présentation des recherches scientifiques personnelles doit rester la priorité. Les séances à thème sont aussi bénéfiques de mon point de vue. Si, dans un avenir proche, elles seront consacrées à la rédaction du texte commun, pourquoi ne pas les poursuivre en invitant les représentants des sphères concernées par ce « manifeste » (par exemple la presse) ?

- A quoi est-ce que ça peut servir sur le plan plus général, de longue durée ?

A long terme, je crois que l’on devra s’entretenir avec les membres de l’Association Belge des Africanistes et de l’Académie des Sciences d’Outre-mer sur la spécialisation que nos activités peuvent leur apporter. Je reviens sur l’idée que nous avons eue mercredi à propos de l’accueil d’une activité de l’ABA dans les murs de l’ULB.

- Comment rendre nos activités visibles ?

Je reste un convaincu de l’avenir d’Internet. Une fois que note site aura trouvé une activité réelle, je crois qu’il faudra le renseigner auprès des sites Internet des autres institutions (ULB.ac.be, MRAC, ABA, Gents Afrika Platform…). Ces liens Internet couplés à l’organisation d’événement mentionné ci-dessus feront parler de nous.

mercredi 27 janvier 2010

Le débat continue...

Cher Quentin, chère Emilie,

Merci pour le débat que vous avez organisé. Même si ça avait l’air de partir dans tous les sens, j’en ai ressorti une question pertinente, une question existentialiste : qui sommes nous ? Pourquoi est-ce que nous nous réunissons tous les quinze jours ? Et qu’est-ce que nous voulons atteindre avec nos réunions ? Je suis ravie que nous semblons partager un enthousiasme, une passion qui va au-delà de nos recherches individuels, et qu’il y a la volonté de passer à un stade plus avancé. Voilà pourquoi je suis d’accord avec vous que le moment est arrivé d’écrire une sorte de manifeste, un texte qui nous définie et qui marque nos buts. Rien de politique, pas une position vis-à-vis d’autres africanistes, pas une nouvelle génération qui rebelle, mais plutôt une déclaration d’intentions.

Afin de pouvoir écrire ce « manifeste », il est nécessaire de se poser plusieurs questions. Voilà les questions que je me suis posée :
- qui sommes-nous ? qu’est-ce que l’africanistique signifie pour nous ?
- pourquoi les séminaires ? pour quelle raison est-ce que vous y assistez ?
- organisation et contenu des séminaires ? qu’est-ce qu’on veut en retirer ? à quoi est-ce que ça peut nous servir ? sur le plan individuel et des recherches qu’on fait à présent
- à quoi est-ce que ça peut servir sur le plan plus général, de longue durée ?
- comment rendre nos activités visibles ?

Je me suis donc interviewée et voilà mes réponses (ce soir, je pourrais y ajouter autres choses plus tard) :
- qui sommes-nous ? qu’est-ce que l’africanistique signifie pour nous ?
Pour moi, être “africaniste” est une de mes identités scientifiques parmi beaucoup d’autres: je suis linguiste, mais j’étudie également l’histoire précoloniale, ainsi que les pratiques culinaires. Néanmoins, l’adjectif « africain » est toujours présent et réunit tous les autres aspects. Je connais très peu des langues germaniques, par exemple, ou de l’histoire précolombienne, même si c’est chose que je regrette. Est-ce une conséquence de mes études ? J’ai suivi les études africanistiques à l’Université de Gand. Dès le début le spécialisme a été l’Afrique (subsaharienne !) tandis qu’il n’était qu’en troisième année qu’on devait faire le choix entre linguistique, histoire, anthropologie, etc. Conclusion : je suis avant tout « africaniste », et seulement sur le second plan vient le terme « linguiste ». Ceci est démontré dans les titres des colloques auxquels j’ai déjà assisté : « Bantu Conference », « World Congress for African Linguistics », « African Studies Association », « Workshop for African Archaeobotany », etc. Je me réalise maintenant qu’il n’y a que le « Oxford Symposium for Food and Cookery » qui parlait d’autres continents.
- pourquoi les séminaires ? pour quelle raison est-ce que vous y assistez ?
Pour moi le but des séminaires est double : la camaraderie et la multidisciplinarité. Il faut l’avouer, la vraie raison pour laquelle je voulais organiser les séminaires, est que je me retrouvais toute seule à mon retour des Etats-Unis. Là-bas j’avais des bons contacts avec d’autres étudiants doctorants (tous des « africanistes », même s’ils n’utiliseraient pas ce terme). En Belgique je me retrouvais parmi des chercheurs post-docs. Il n’y avait donc personne avec qui je pouvais discuter les périples du doctorat, personne qui se retrouvait face aux mêmes problèmes que moi. Puis, je ne connaissais pas l’ULB, puisque je n’y ai jamais suivi un seul cours. À qui donc m’adresser quand j’ai des problèmes ? En bref, je me sentais isolée au MRAC et je cherchais des complices :-).
La raison plus scientifique est liée à la nature de mon projet de doctorat. Il est vrai que c’est un doctorat en linguistique, mais le but est d’écrire une partie de l’histoire culinaire africaine. Je suis obligée de lire des ouvrages en linguistique, histoire, archéologie et anthropologie. Malheureusement je ne suis pas un « homo universalis ». J’ai eu une formation en linguistique et je ne connais que la base des autres disciplines. Les séminaires forment donc l’opportunité d’observer les méthodes, questions et intérêts des historiens, anthropologues, etc. C’était cette multidisciplinarité qui m’avait plût aux « African Seminars » à Northwestern University, et c’est pourquoi j’ai voulu exporter ces séminaires.
- organisation et contenu des séminaires ? qu’est-ce qu’on veut en retirer ? à quoi est-ce que ça peut nous servir ? sur le plan individuel et des recherches qu’on fait à présent
Au début, l’idée c’était de faire connaissance. Qui travaille sur quoi ? Maintenant que presque tous les enthousiastes ont fait cette présentation, le moment est venu de penser au stade suivant. Qu’est-ce que nous voulons retirer des séminaires ? À quoi est-ce qu’ils peuvent servir ? À l’instant, je vois trois possibilités :
- un vrai séminaire « doctoral » : l’occasion de discuter les recherches en cours, de répéter des présentations à faire ailleurs ou des articles à soumettre, etc., en bref l’occasion de recevoir un « peer review ». C’était l’idée au départ, mais on peut faire quelque chose de plus avancée, p.ex. :
- suggestion de Claire : on pourrait se réunir autour d’un problématique qui nous intéresse tous. Qu’est-ce qui pourrait être ce problématique ? Vue la grande diversité des sujets de thèse, ça devrait être plutôt théorique ou méthodologique.
- Un forum d’autoréflexion : une série de débats (liste de sujets à suivre)
- à quoi est-ce que ça peut servir sur le plan plus général, de longue durée ?
L’ULB comprend un grand nombre de professeurs, chercheurs, et étudiants en doctorat ou en master qui travaillent sur un sujet en rapport avec l’Afrique. Tout de même, il n’y a aucun organisme qui les réuni. Il n’y a pas un département administratif qui réunit les chercheurs des diverses disciplines, comme il y a à Northwestern University, ni un département « africanistique » avec ses propres professeurs et des études africanistes, comme à l’Université de Gand, même pas une série de séminaires qui pourrait servir de lieu de rencontre. Pourtant, il y a eu l’idée d’instaurer quelque chose pareille. Malheureusement les personnes concernées n’ont pas eu le temps (chose que je comprends bien n’ayant pas assez de temps moi-même), ou ils se sont heurtés à un manque d’enthousiasme parmi les collègues (ça n’a pas été dit explicitement, mais c’est mon interprétation de certains remarques). Nos séminaires pouvaient être le début de ce rapprochement. Si nous réussissions à faire "bouger" nos séminaires, à étaler un dynamisme et enthousiasme, ça pourrait inspirer les chercheurs et professeurs concernés.
- comment rendre nos activités visibles ?
Afin d’inspirer ces chercheurs et professeurs il nous faut d’abord une bonne programme et puis il faut le rendre visible. La visualisation peut se faire de différents façons : l’article dans Le Soir, émission sur le radio du campus (ça existe à l’ULB ?), un lien sur le site officiel de l’ULB (chose que je peux négocier pour l’année prochaine), mais aussi : officialisation et reconnaissance par les écoles doctorales (mais est-ce vraiment ce qu’on veut ?), reconnaissance par l’association belge des africanistes, organisation de certains activités pour un public plus large, publier d’autres types d’articles, …

J’invite tout le monde à faire le même exercice et d’ajouter d’autres questions à la liste.

Encore une fois, merci, et à la prochaine !
Birgit

lundi 25 janvier 2010

Un séminaire en Africanistique à l'ULB

La présentation de mercredi prochain aura pour objectif de nous rassembler autour d'un constat : Six ans nous séparent de l'édition de l'initiative française de Écrire l'histoire d'Afrique autrement?", actes d'une table ronde organisée à l'Université Paris 7-Denis Diderot sous l'initiative des "jeunes chercheurs" en Africanistique.

Lors de cette présentation, Emilie Brébant et moi-même tenterons d'aiguiller le débat autour de pistes qui nous semblent intéressantes pour faire ressortir l'état de la recherche en "Africanistique" belge et plus particulièrement à l'ulb, lieu symbolique de nos rencontres.

La première ligne de force relève de la structure scientifique: actuellement, quels sont les lieux de création de savoirs sur l'Afrique en Belgique? Quels sont les lieux d'échange d'informations?

La deuxième ligne de force relève de l'idée d'une "jeune génération" comme le défendent les auteurs de l'introduction ci-jointe? Dans chaque domaine de recherche, quels sont les "aînés"? Qui sont les acteurs de la recherche et quelle est notre position par rapport à ceux-ci? En d'autres termes, nous identifions-nous à une nouvelle vision de l'Afrique?

La troisième ligne de force qui sera principalement gérée par Emilie Brébant sera celle des enjeux idéologiques et religieux en matière de confection des savoirs africanistes.

Le débat tira avantage des spécialisations représentées dans le séminaire (ethno-anthropologie, la linguistique, l'archéologie ou l'histoire) et aura comme objectif idéal de trouver les savoirs - africanistiques - qui nous rassemblent. Le résultat de nos discussions pourrait aboutir à la rédaction conjointe d'un article à éditer - sous forme de carte blanche dans le soir par exemple - en cette année 2010. Année des cinquante ans d'indépendance de la république démocratique du Congo, un Etat-nation qui reste sous le poids de la mémoire, l'image africaine de référence pour beaucoup de belges.

(texte de Quentin de Becker)

jeudi 21 janvier 2010

Séminaire 27/01

Chères/chers collègues,

Le séminaire suivant a lieu le 27 janvier et sera organisé par Quentin de Becker et Emilie Brébant. Ils nous invitent de participer à un débat sur l’Africanistique à l’ULB et en Belgique tout court. C’est le moment de l’autoréflexion: sur nos recherches, notre vision et représentation de l’Afrique, mais également sur nos rencontres bihebdomadaires.

Vous recevrez encore plus d’infos prochainement.

Date et lieu de rencontre: le 27 janvier, de 16h à 18h dans le local NB7PRE (!).

À bientôt,
Birgit

jeudi 7 janvier 2010

Séminaire 13/01

Chères/chers collègues,

Mes meilleurs vœux pour l’année 2010!!! Je vous souhaite des recherches fructueuses, pour ceux en dernière année: bonne fin de thèse, et bien sûr, tout ce que vous désirez sur le plan personnel!

Permettez-moi de vous inviter au séminaire suivant qui a lieu le mercredi 13 janvier de 16h à 18h dans le local NB7PRE, et dont voici le programme :

Fulgence Manirambona: De la déconstruction identitaire dans l’écriture romanesque d’Alain Mabanckou: Vers une reconfiguration pluridentitaire de l’africanité
Claire Corniquet: Cadres de pratique et circulation des connaissances chez les potières de l'Arewa (Sud-Ouest du Niger)

À mercredi !

Birgit

Programme des séminaires

Octobre 2010

Mercredi 06/10/2010 de 16h à 18h au local NB7PRE

Jean Nke Ndih (doctorant, UCL): Gestion traditionnelle de l'écosystème forestier face à l'exploitation de grande ampleur au Sud Ouest du Cameroun
Dr. Joseph Koni Muluwa (diplôme obtenu à l'ULB): La dénomination des plantes dans certaines langues bantu de la RDC: Procédés de création lexicale

Mercredi 20/10/2010 de 16h à 18h au local NB7PRE

Maureen Duru (doctorante VUB): More than a meal; food in the migrants experience (Nigerians in Belgium 1970-2010)
Jean Bosco Manirambona: Etude sociale et matérielle du rituelle du sorgho (Umuganuro) au Burundi. Contribution à l'histoire de la zone interlacustre

Novembre 2010

Mercredi 3/11/2010 de 16h à 18h au local NB7PRE

Invitée: Dr. Katrien Pype (University of Birmingham): Portraits of Political Leaders. Reflections on Urban Space, Aesthetics and Political Power in J. Kabila’s Kinshasa.

Décembre 2010

Mercredi 1/12/2010 de 16h à 18h au local NB7PRE

Invitée: Dr. Paulette Roulon-Doko (LLACAN, CNRS, Paris): Qu'est-ce que l'ethnolinguistique de terrain?

Mercredi 15/12/2010 à 16h au local NB7PRE

Bellarminus Gildas Kakpovi (doctorant UCL): Communication politique en Afrique francophone: Influence des médias en périodes électorales

Janvier 2011

20-21/01/2011

Journées des Jeunes Chercheurs (Association Belge des Africanistes - LAMC, ULB)

Février 2011

Mercredi 09/02/2011 à 16h au local NB7PRE

Invité: Dr. Pape Chérif Bertrand Bassène (CELAT, Université Laval, Québec – CERHIO, Université de Bretagne-Sud): Concept opératoire pour rendre compte des institutions précoloniales Tékruro-Soudanaises: Le « mode de production de type sultanat » (circa 800 – 1895) en Sénégambie

Mercredi 23/02/2011 à 16h au local NB7PRE

Pedro Monaville (doctorant, University of Michigan): Les passions du 1968 congolais

Mars 2011

Mercredi 09/03/2011 à 16h au local NB7PRE

Invitée: Dr. Susanne Fürniss (CNRS, Paris): Des contacts interculturels en Afrique centrale vus à travers le prisme de l'ethnomusicologie

Mercredi 23/03/2011 de 16 à 18h au local NB7PRE

Marie Fierens: La naissance de la profession de journaliste au Congo juste avant l'indépendance
Roger Zerbo: Approche du genre dans la prise en charge de la tuberculose

Avril 2011

Mercredi 06/04/2011 à 16h au local NB7PRE

Invité: Dr. Baz Lecocq (UGent): The Slave Trade to Saudi Arabia in the 20th Century: Sources, Methodology, Microstoria and Global History